« Le coût de la vie » de Deborah Levy est le deuxième volet d’un vaste projet autobiographique « Living autobiography » …Je n’ai pas encore lu les autres…mais j’ai adoré celui ci !
Résumé:
A l’aube de ses cinquante ans, « juste au moment où ma vie était censée ralentir, se stabiliser et devenir plus prévisible » l’auteure nous livre la fin de son mariage qui marque pour elle une véritable renaissance, avec son lot de troubles, d’inconnu et de premières fois… mais aussi le renoncement à son confort de vie (matériel et immatériel), pour se jeter corps et âme dans SA vie à elle, avec pour tout bagage, un vélo électrique et une plume d’écrivain…
« Arracher le papier peint de ce conte de fées qu’est la maison familiale où le confort et le bonheur des hommes et des enfants ont été prioritaires, c’est trouver en dessous une femme épuisée, qui ne reçoit ni remerciements ni amour et qu’on néglige. Il faut de l’habileté, du temps, de la dévotion et de l’empathie pour fonder un foyer qui fonctionne et dans lequel tout le monde se sent bien. C’est surtout un acte d’une générosité immense que d’être l’architecte du bien-être de tous les autres. »
Ce récit passionnant empli d’esprit et d’humour, nous fait voyager au travers de son chemin de « reconstruction » avec ses ressentis, ses blessures, son courage, et surtout de son en- vie de vivre enfin, librement et pour elle… tout en continuant à être une mère attentive aux besoins de ses filles…
« J’ai gagné en vigueur à 50ans, à un âge où mes os étaient censés se fragiliser «
Mais comme elle le dit très bien :« la liberté n’est jamais libre » et « quiconque s’est battu pour être libre sait ce qu’il en coûte »…
La jeunesse n’est donc définitivement pas une question d’âge, et l’affranchissement de ses propres limites peut s’opérer à tout moment.
« Cette histoire ne lui appartient pas à elle seule, c’est l’histoire de chaque femme confrontée à l’impasse d’une existence gouvernée par les normes et la violence sournoise de la société, en somme de toute femme en quête d’une vie à soi. »
Inspirant et galvanisant.
« Ainsi que Simone de Beauvoir nous l’avait dit, les femmes ne sont pas censées éclipser les hommes dans un monde où le succès et le pouvoir leur sont destinés. Pas facile d’incarner le privilège historique de la domination masculine (mis au goût moderne) si monsieur est économiquement dépendant des talents de madame. »